Tarifs de l’énergie : les prédictions pour 2023 en Europe et en France
Les prix du gaz ont atteint des chiffres records cette semaine, à plus de 300 € par MWh, le prix le plus élevé depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février. Simultanément, les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont battu de nouveaux records à plus de 1.000 euros le mégawattheure (MWh). Jusqu’où les prix vont-ils grimper ?
Entre l’inflation due à la crise et les tensions géopolitiques à l’heure de la Guerre en Ukraine, il est important pour chaque foyer de se préparer à une possible hausse des prix de l’énergie. En effet, si vous espériez que vos factures d’énergie diminuent l’année prochaine, vous serez déçu d’apprendre que les prix de l’électricité et du gaz restent élevés tout au long de l’année 2023 et peut-être même en 2024.
Au regard des circonstances actuelles et des coupures d’approvisionnement de gaz en provenance de Russie, les coûts énergétiques ont énormément augmenté ces derniers mois. À cela ajouté, la reprise économique post-COVID-19 a provoqué une forte demande de consommation énergétique qui peine à se restaurer. Bien malheureusement, le contexte politique entre l’Ukraine et la Russie a accentué les tensions qui existaient déjà dans le secteur. Par conséquent, les prix s’envolent et devraient probablement rester sur la hausse dans les mois à venir. Quelles sont donc les prédictions du tarif de l’énergie pour 2023 en Europe et en France ?
Prédictions énergétiques et stratégies : une approche variée en fonction des pays
Pour pallier la dépendance énergétique, différents pays européens devront mettre en place d’autres stratégies et produire elles-mêmes leurs ressources. Bien qu’il soit compliqué de prédire des chiffres et nombres exacts, les rapports et études sur le sujet permettent de comprendre les possibilités dynamiques et nouvelles dépendances énergétiques qui opéreront dans les mois à venir.
- L’Espagne connaîtrait le plus grand changement en termes de prix de l’énergie, passant d’un marché supérieur en 2019 à un marché inférieur par rapport à la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne à partir de 2023.
- Pour la Grande-Bretagne, où le charbon a été évincé, le principal point de pivot se situera entre le gaz domestique et les importations de la production thermique de l’UE. La capacité d’interconnexion a triplé jusqu’en 2026 avec de nouvelles connexions vers la Norvège, la France et le Danemark et même un câble vers l’Allemagne.
- Seule l’Allemagne devrait maintenir une présence significative du charbon/lignite au cours de la période de prévision. La sortie du nucléaire d’ici à la fin de 2022 et le ralentissement de l’expansion de l’éolien augmenteront sans aucun doute la demande de production thermique et ses coûts énergétiques.
Les Etats européens ont déjà dépensé des dizaines de milliards d’euros pour protéger leurs citoyens des hausses de tarifs énergétiques, mais ce « bouclier » devient de plus en plus difficile à financer.
En France, l’élimination progressive du charbon avant les élections de l’année prochaine n’a eu qu’un impact limité, mais la flexibilité de son parc nucléaire sera mise à l’épreuve par les fortes variations saisonnières de la demande.
Inflation et gestion des coûts énergétiques en France
En France, les politiciens se sont déjà interrogés et mis au clair certaines questions : la hausse des tarifs d’électricité et de gaz pour les consommateurs sera « contenue » en 2023, a assuré samedi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Il ajoute :
« Le plafonnement à 4 % (du tarif réglementé, NDLR) sera maintenu jusqu’à la fin 2022, il n’y aura pas de rattrapage sur ce plafonnement en 2023, et les hausses dont a parlé le président de la République et la Première ministre seront des hausses contenues. »
Afin de pallier les hausses qui laisseraient certains foyers dans des situations complexes, Bruno Le Maire propose simultanément des chèques énergies afin que l’inflation ne se traduise pas par une “brutalité économique” pour les ménages français. Il est bon de savoir que plusieurs fournisseurs d’énergie ont des fonds pour les difficultés financières afin d’aider les clients. Et bien sûr, l’un des meilleurs moyens d’économiser de l’argent sur l’énergie est de consommer moins. En 2023, le mot d’ordre sera donc de mettre en place la « sobriété énergétique ».
